“Les femmes salariées du secteur privé gagnent en moyenne en 2015 18 % de moins que les hommes en ETP”, indique l’Insee, dans une analyse publiée le 19 février 2019 intitulée “Entreprises, enfants : quels rôles dans les inégalités salariales entre femmes et hommes ?”. Une étude qui souligne que concilier vies familiale et professionnelle peut conduire à des contraintes réduisant les opportunités salariales des mères. Ces dernières changent moins souvent d’employeur que les pères et travaillent plus souvent dans des entreprises où la part de salariés rémunérés au Smic est plus importante.

=== Malgré les hausses tendancielles de leurs niveaux d’éducation et d’expérience professionnelle, les femmes salariées du secteur privé gagnent en moyenne en 2015 18 % de moins que les hommes en équivalent temps plein, plus de la moitié de cet écart demeurant, une fois neutralisées les différences de caractéristiques productives observées (expérience, éducation, catégorie socioprofessionnelle…). Selon l’Insee, deux raisons expliquent cet écart : d’une part, les politiques de rémunération des entreprises, et d’autre part, l’impact différencié des naissances des enfants sur les carrières professionnelles des femmes et des hommes.

UNE DISPARITÉ PLUS FORTE ENTRE PÈRES ET MÈRES

Si les écarts de salaires augmentent au cours de leur vie entre les femmes et les hommes, cet écart est bien plus important lorsqu’on compare les femmes et les hommes mères et pères. Ainsi, l’écart constaté de 18 % cache de fortes disparités selon l’âge : les femmes gagnent environ 6 % de moins que les hommes à 25 ans, 13 % à 35 ans et 20 % à 45 ans. Une évolution pour l’essentiel due à l’accroissement des écarts entre mères et pères : les mères gagnent 11 % de moins que les pères à 25 ans mais 25 % de moins à 45 ans, alors que l’écart de salaire entre sexes chez les salariés sans enfant se maintient autour de 7 % à tout âge. Tous âges confondus, l’écart de salaire entre pères et mères est de 23 %.

Ces écarts plus importants entre mères et pères s’expliquent notamment par le fait que les salaires des mères baissent après une naissance (moins 2 à 3 %), alors que ceux des hommes ont tendance à augmenter (environ +3 %).

LES FEMMES DANS DES ENTREPRISES MOINS RÉMUNÉRATRICES

Autre constat dressé par l’Insee : les caractéristiques des entreprises qui emploient des mères et des pères évoluent au cours de la vie familiale. Ceci peut être dû aux choix des mères, qui recherchent des conditions de travail leur permettant de concilier vies professionnelle et familiale, ce que ne leur offrent pas forcément des entreprises à plus hauts salaires. Toutefois, cela peut aussi venir du fait que les entreprises versant les plus hautes rémunérations sont réticentes à embaucher ou à retenir les femmes lorsqu’elles ont des enfants, soutient l’Insee.

Par ailleurs, les mères travaillent plus souvent, relativement aux pères, dans des entreprises offrant des horaires flexibles, notamment dans celles où le temps partiel est développé. Même avant la naissance, le taux de collègues à temps partiel approche les 20 % pour les femmes, contre 14 % pour les hommes. En outre, après la naissance des enfants, les mères travaillent de plus en plus souvent à proximité de leur domicile, et, peut-être, près des lieux de garde, des écoles et des activités des enfants. Alors qu’avant les naissances la part de salariés travaillant dans leur commune de résidence diminue fortement au fil des âges pour les hommes comme pour les femmes, elle augmente nettement chez les mères trois ans après la naissance d’un deuxième enfant.

Sources : AEF

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